Les derniers voyages d’Alfred Métraux

8 - Fernande de Ayacucho à Abancay


« Les hommes ont des sandales en pneus… »


Voyage Ayacucho – Abancay

A cette heure du jour, on ne voit guère dehors que des Indiens

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Les femmes, leur jupe de couleur, leur chapeau de feutre ou de paille. Les hommes un pantalon en loques, les pièces elles-mêmes rapiécées tant bien que mal et celles-ci même tombant en guenilles – une veste dans le même état... un chapeau complètement décoloré et s’ils ne sont pas nu-pieds, des chaussures toujours étonnantes, soit faites par eux-mêmes, élémentaires, spartiates, semelles en peau percées de trous où passent des lanières ou bien des sandales en pneu…


Escale à Talavera

Talavera : Là mon conducteur rencontre un ami qui doit partir pour Abancay le soir même. De sorte qu’au lieu de me mener à Andahuaylas, mon chauffeur me laisse à Talavera aux bons soins de son ami chez qui il me retrouvera plus tard.
Je me promène sur la place du bourg. Maisons blanches, large place carrée portant dans son milieu une sorte de kiosque à musique genre pagode.
L’intérieur de l’église est à demi en ruines.

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Dalles de pierre très usées. Les orgues sont effondrées pour plus des deux tiers… A côté de cet ensemble, un retable à moitié ruiné et joliment peint de fleurs contient avec un beau Christ ancien des statues plus récentes habillées et laides. Tout cela est d’une mélancolie extrême.


Il fait déjà nuit quand nous partons pour Abancay

A Andahuaylas, nous recueillons un passager… Il n’y a pas très longtemps que la route de Andahuaylas au Cuzco existe. Quand son père était jeune marié, la route n’existait pas. On mettait deux jours pour aller à Abancay et trois jours d’Abancay au Cuzco. Un jour que sa mère était très malade au Cuzco, son père a fait le trajet en une journée, Talavera-Cuzco de 4h du matin à minuit. La mule en est morte peu après l’arrivée.

A Abancay en attendant un camion

J’arrive à 1h du matin à Abancay, si épuisée que je dors mal.
Le marché enfin. Je comprends peut-être un peu à présent ce que peut être la Bolivie.

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Ces Indiennes accroupies avec toute leur pharmacopée magique : une flopée de petits sacs contenant étoiles de mer, coquillages, poudres de couleurs différentes, plantes sèches de toutes sortes et de toutes couleurs, feuilles diverses, bâtons, filaments, graines, racines, fruits, etc.)