Les derniers voyages d’Alfred Métraux

6 - L’école de Jawalla et l’ami Cecil Richmond


Jawalla, un village dans la forêt


L’école de Jawalla et la rencontre avec le maître d’école

Le maître d’école nous montre une photographie prise il y a quelques années à peine : toutes les fillettes y apparaissent nues, et à peine couvertes par leur petit tablier. Il fait venir les mêmes fillettes qui se promènent autour de l’école : elles sont toutes vêtues comme des citadines et portent même des souliers. L’acculturation de ces Indiens que l’on décrit comme « conservateurs » est extrême : j’ai déjà repéré deux radios

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A Jawalla, il y a une grande école fort bien tenue, dirigée par un Noir, de Georgetown, Mr Blake, qui a épousé une Akawaio, vieille bonne femme fort dégourdie qui fait la classe aux petits. Mr Blake, impeccablement vêtu et lunetté, est plein de dignité compassée. Selon toute apparence, c’est un homme sérieux et dévoué. Il se donne beaucoup de mal pour apprendre à lire et à chanter à ses écoliers, dont l’âge s’échelonne entre 5 et 15 ans. (..) Quand les enfants ânonnent leur livre de lecture, ils adoptent un rythme qui est celui des chants indiens !


L’ami Cecil Richmond

Cecil Richmond, devenu notre ami après ses travaux de réfection dans notre maison, nous invite à visiter des plantations. Celles-ci se trouvent à quelques centaines de mètres du village. C’est un vaste terrain, entièrement couvert de plantes de manioc... (…) Notre guide nous montre (…) une touffe de broméliacées (...) Ici et là des bananiers ; sur le sol, des touffes de patates douces. Avec les patates douces, ils préparent une boisson. Quelques taros, quelques plantes de tabac

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Cecil vient me donner une démonstration de curetage nasal au moyen d’une cordelette avec touffes de fibres et de coton. Dans un morceau d’écorce, il a trituré les racines de deux plantes bina (…) Avant de procéder à l’opération, Cecil me demande si je le paierai en cash. Je décline de le faire et lui dis que s’il veut renoncer à la démonstration, il est libre. Il dit que son allusion à un paiement est une plaisanterie.


La maison sur pilotis

19 juillet
A. déteste nos maisonnettes montées sur pilotis (…) Grosse pluie cette nuit. Ce plaisir dans un coin de notre maison une peau de jaguar. (…) Le bruit de fond du manioc qu’on râpe, qu’on râpe, comme un bruit de menuiserie en un peu plus doux. (…) Le bourdonnement des moucherons. Le bruit des cordes du hamac dans lequel les types se balancent. Le rythme lent, très lent de cette vie me convient fort mais point ce climat oppressant.

Les commodités et l’épisode des Contes de Voltaire

Jawalla nous offre un échantillon de la célèbre manie anglo-saxonne des réduits que Miss Mac Pherson appelle avec une pudeur saugrenue : salle de bains

Guyaneries, récit de Fernande - Histoire des contes de Voltaire