Les derniers voyages d’Alfred Métraux

L’ombre descend sur la montagne…


C’est par cette phrase qu’Alfred Métraux (1902-1963) exprimait sa soixantaine. Tout au long de sa vie de voyageur, il avait entretenu avec la géographie un rapport inquiet et fécond, cherchant en parcourant la terre à décrire aussi bien ses paysages que les relations que les petites sociétés entretenaient avec elle. Cette nostalgie du néolithique, il la conjurait par son activité acharnée d’ethnologue et par une fascination pour l’aventure physique.

Aujourd’hui, 50 ans après sa disparition, c’est dans ses pas que nous mettons les nôtres. Ses derniers voyages, accompagnés de Fernande Schulmann qui fut sa troisième épouse, sont peu connus. Ils sont un retour sur les terrains, tant pratiqués, des Indiens d’Amérique du sud et dans les sanctuaires vaudous brésiliens et cubains. Parfois désenchanté, parfois enthousiaste comme au premier jour, Alfred Métraux vivait dans l’appréhension de la disparition, pour lui inéluctable, de ce qu’il appelait « les petites civilisations ».


Alfred Métraux au Mexique en 1962