Arrivée à Tehuantepec, nous sommes fort étonnés. Il ne s’agit point du tout de la ville que pensait Alka, mais d’un gros bourg genre bout du monde, incroyablement poussiéreux et lointain.
Le marché un peu désert vers quatre heures. Dans un vieux bâtiment colonial désaffecté, un grand porche sous lequel des femmes attendent, qui donne de plain pied sur un portique à fenêtres à gros grillage de bois genre médiéval (la prison). Derrière ce grillage, des types fument et bavardent. Ils ont vue sur le marché et la possibilité d’être nourris, de bavarder quasi librement avec leur famille ou leur copain.
Les femmes ont le costume que nous avons vu à Coatzacoalcos, jupe longue et ample, petite blouse de couleur différente, soit en velours, soit imitant un gilet, une natte soit dans le dos, soit en chignon, toujours tressée avec un ruban.
Hier soir, sur le chemin ramenant à l’hôtel Tehuantepec, un homme qui a l’air d’un paysan arrête Alka et lui dit : « Nous sommes tous deux étrangers ici, je suis Guatémaltèque, les gens disent que je suis venu ici pour les espionner. Donne-moi vingt centavos pour que je m’achète une tortilla ». Ce « nous sommes tous deux étrangers » nous plut fort. Ceci le soir dans la poussière d’un méchant chemin.